Les jours d’après avec Franck Jeantet, Président de Potel & Chabot

Les Jours d'après Jeantet

Interview

Passée la sidération et la surprise, comment réagissent nos clients et partenaires dans leur organisation ? Quels regards et analyses portent-ils sur cette période totalement inédite ? Et demain, à quoi ressembleront les jours d’après ? 

Un grand merci à Eric Revel qui a animé l'échange.

 

Qu’est-ce qui vous frappe ou vous a le plus frappé pendant cette période ?

 

Franck Jeantet : Je suis frappé par le caractère profond et universel de cette crise... Lors de la grande crise financière de 2009, le secteur de la finance a été dans un premier temps, le seul impacté. D’autres crises économiques touchaient des zones, l’Asie, les Etats-Unis ou l’Europe. Mais pas toutes en même temps. Cette crise sanitaire impacte toute la planète quasiment en même temps. De ce point de vue, cette crise est impressionnante.

 

Mathieu Gabai : Il va falloir accompagner, reconstruire et … relocaliser. La rapidité, avec laquelle cette crise s’est propagée, m’a personnellement frappé. Cette pandémie est une inconnue totale pour les spécialistes. Je n’aurais pas voulu être à la place des politiques. La crise sociale et la crise économique vont demander de l’agilité, de l’adaptation et beaucoup d’innovation. Nous y sommes prêts chez Epoka.

Au niveau du citoyen, cette crise renforce indubitablement la solidarité. Potel et Chabot fournit aux hôpitaux de Paris des plateaux repas.

 

On parle beaucoup de l’après, y aura-t-il un avant et un après selon vous ?

 

FJ : Je crois qu’il y aura un avant et un après. On est toujours dans l’œil du cyclone. Restons donc prudents. Au niveau du citoyen, cette crise renforce indubitablement la solidarité. Potel et Chabot fournit aux hôpitaux de Paris des plateaux repas. Cette crise est exceptionnelle dans toutes les acceptations du terme. C’est à la fois une crise majeure et une opportunité de mettre au centre du jeu des valeurs essentielles. Mes collaborateurs se révèlent meilleurs encore qu’ils ne le sont. Voilà pourquoi, nous serons bien plus forts après !

 

MG : Je partage la vision de Franck sur les questions de solidarité et de comportement. J’appelle ces changements de tout cœur. En parallèle, pour les entreprises se posera la question de la raison d’être dans sa mise en œuvre et la période post-covid pourrait en constituer sa mise à l’épreuve. Les attentes sur les engagements à prendre ou pris seront considérables. Il y aura donc plus de vraies attentes que de grandes transformations majeures ou massives à mon sens. Cette crise va nous rendre plus forts et plus collaboratifs. 

Il faut informer et rassurer les collaborateurs, c’est la priorité. Il y aura un second temps dans les stratégies de communication, la reprise d’une communication interne et externe de reprise d’activité puis de communication de plus long terme.

 

Avez-vous mis en place de nouvelles actions ou pratiques auprès de vos publics internes et/ou externes pendant cette période exceptionnelle ?

 

FJ : Notre activité s’est brutalement arrêtée. Nous sommes en chômage partiel total depuis le 15 mars, sauf certaines fonctions supports chez Potel et Chabot qui emploie 600 personnes. Actuellement, avec le retour de l’activité, nous travaillons sur une charte de bonnes pratiques pour nos collaborateurs et nos clients pour leur garantir une sécurité sanitaire optimum. Nous diffuserons cette charte dans les premiers jours de mai. Nous espérons un redémarrage de nos activités pour cet été au plus tôt.

 

MG : La sécurité sanitaire est effectivement, un si ce n’est, le thème prioritaire de ces derniers jours chez nos clients. Thème très présent au sein des prises de parole, notamment en communication interne. Il faut informer et rassurer les collaborateurs, c’est la priorité. Il y aura un second temps dans les stratégies de communication, la reprise d’une communication interne et externe de reprise d’activité puis de communication de plus long terme. Nous travaillons avec nos clients sur ces séquences de communication interne et externe. Nous réfléchissons aussi sur les initiatives de solidarité adaptées au contexte de nos clients. Comment les inscrire dans le long terme ? Sur quels dispositifs s’appuyer ? Comment faire du lien avec nos écosystème de nos start-up.

 

Quels impacts cette crise aura-t-elle sur votre métier ? votre secteur ?

 

FJ : La crise est d’une telle ampleur que les acteurs les plus petits et les plus fragiles de notre secteur vont être en difficulté. Je ne m’en réjouis nullement. Nous n’affichons aucune arrogance mais Potel et Chabot est une entreprise solide. Mais pour tout le monde n’avoir aucun chiffre d’affaires depuis des semaines, c’est très difficile. Restons humbles et à l’écoute...

 

MG : On est dans une situation assez proche de celle que décrit Franck chez Epoka. Même si on continue de travailler... Sur nos métiers qui souffrent, on va challenger nos approches et nos offres à destination des directions générales. Il nous faudra être innovants. Nous sommes une agence solide avec des collaborateurs engagés. Personne ne se réjouit des difficultés des autres. Mais nous commençons à réfléchir à des rapprochements intelligents, à des opportunités.

Notre groupe a 200 ans cette année. On aurait rêvé de bien meilleures circonstances... Mais ce sera l’occasion de se retrouver tous ensemble autour de ce que nous sommes et de ce que nous sommes devenus.

 

Quels regards ou analyses portez-vous sur le lien entre les Français et leur entreprise 

 

FJ : Je pense que le regard des Français sur l’entreprise va changer. Quand j’ai proposé cette solidarité avec les hôpitaux, les collaborateurs ont démontré par leur enthousiasme, l’attachement qu’ils ont pour leur entreprise. Les gens se contactent entre eux sur les réseaux sociaux. Mon rôle s’est aussi que ces liens de solidarité ne s’effilochent pas après la crise. Notre groupe a 200 ans cette année. On aurait rêvé de bien meilleures circonstances... Mais ce sera l’occasion de se retrouver tous ensemble autour de ce que nous sommes et de ce que nous sommes devenus. Ces moments de célébration nous rendrons plus forts collectivement.

 

MG : J’espère que pour la suite on gardera en tête cette solidarité. L’Etat français met beaucoup d’argent sur la table : 10 millions de français sont payés en chômage partiel, 300 milliards prêtés aux entreprises, ce n’est pas rien ! Mais 75% ne sont pas prêts à sacrifier leurs vacances. Cela m’inquiète car cela veut peut-être dire que la notion de solidarité ne survivra peut-être pas à cette période inédite et exceptionnelle… Je ne le souhaite pas évidemment mais cela m’interroge….

 

Quels impacts sur la communication des entreprises ou de ses dirigeants ?

 

FJ : Je fais entièrement confiance à Epoka, à ses équipes et ses dirigeants pour cette nouvelle phase. Pour l’instant, je m’occupe de mes collaborateurs et de mes clients. Je suis entièrement à leur écoute. C’est une évidence absolue. Je suis avant tout un chef d’entreprise proche de son écosystème… Je dis juste à mes clients que lorsque cela va repartir vous pourrez compter sur le savoir-faire et l’engagement de Potel et Chabot. Vous serez là et nous nous serons là, sachez-le bien ! Il faut être prêt pour la reprise avec une communication sans doute centrée sur notre charte de sécurité sanitaire avec nos clients.

 

MG : Nous travaillons sur des petits ateliers digitaux (confinement oblige) avec nos clients pour le jour où tout va redémarrer. C’est important pour anticiper, réfléchir, se préparer, se mettre en mouvement ! Le timing de la reprise de la communication est central. Nous sommes prêts pour nos clients et là pour toi mon cher Franck.

 

Des envies pour les « jours d’après » ?

 

FJ : J'irai voir mes parents, ils sont confinés en Savoie. Avant de retrouver mes amis et partager un verre en terrasse…

 

MG : Je boirai un verre de rosé avec Franck et on dégustera quelques jolis produits de Potel et Chabot !